Deux citoyens ont perdu la vie, à l’intervalle de deux jours seulement dans la ville de Kalemie. Si l’un a été silencieusement éteint et le corps retrouvé gisant au pont Lukuga le lundi 17 novembre , l’autre a succombé dans son domicile après une ambiance de coups de feu la nuit du mardi 18 au mercredi 19 novembre de l’année en cours. Dans tous les deux cas récents, la population clame l’insécurité et rien que l’insécurité devenue aujourd’hui un casse-tête.
La population de Kalemie ne pleure plus pour la perte des biens matériels et la quiétude, c’est plutôt la vie qui est désormais arrachée aux paisibles citoyens.
Jusques à quand, insécurité, abuseras-tu de la vie à Kalemie?
Pendant que les victimes sont attaquées dans le noir, elles attendent sans succès l’intervention des services appelés à les sécuriser. Mais quand le pire arrive, les familles reçoivent, à la lumière du jour, les visites de compassion de ceux qui ont été empêchés pour leur protection. La ville est à ce jour ce terrain où le malheur des citoyens est une opportunité offerte à une certaine classe pour une récupération politique.

Même si certains pensent que gérer c’est prévoir, au Tanganyika, sinon à Kalemie, la logique tend vers la gestion des dégâts plutôt que la prévention de l’inconnu.
La réthorique est donc l’arme de gestion choisie décidément en lieu et place du pragmatisme.
À la surprise générale, d’un côté la population est la principale victime de l’impasse sécuritaire et de l’autre, la même population est utilisée à des fins nourricières pour minimiser les dégâts des multiples cas d’insécurité vécus par les semblables.
Si l’insécurité est décriée à gauche, certains surgissent à droite pour parler de la criminalité. Si cette criminalité déborde, les même voix haussent le ton et parlent des cas isolés. Combien de cas isolés doit-on vivre pour s’apercevoir que la situation est devenue préoccupante ? Si hier seuls les biens trouvés au prix de la sueur pendant de décennies étaient la seule perte, aujourd’hui c’est la vie, la seule reçue de manière sacrée qui est naïvement arrachée. Doit-on précipiter le retour du sauveur au Tanganyika pour que cette vie offerte soit préservée, faisant foi au christianisme ?
Et comme si la vie ne valait plus dans la province, les âmes perdues n’ont bénéficié d’aucun intérêt public. Tout a été vécu comme si de rien n’était, alors que les familles sont éprouvées, la province ou mieux la ville dépourvue de siens.
Comment peut-on penser au développement de la province ou de la ville si tous les hommes qui se recherchent dans leur vie sont la cible de l’inattendu la nuit ? Peut-on se contenter de séduire les investisseurs pendant que la sécurité des investissements demeure une impasse ?
N’est-il pas temps que les choses puissent s’arrêter enfin?
Nul n’est impossible face a la volonté, dit-on.



