Les bruits du couloir dans l’entourage de la gouverneure indexent certaines éminentes personnalités aussi civiles, militaires que policières comme auteures de cette insécurité grandissante actuellement dans la ville Chef-lieu de la province du Tanganyika.
Passer une nuit paisible et se réveiller sain et sauf avec sa fortune aussi moindre soit elle, ce rêve est devenu de plus en plus cher à Kalemie et au Tanganyika depuis quelques mois.
En lieu et place du coquelicot, c’est désormais les crépitements des balles qui réveillent la population en maintenant toute la ville en alerte jusqu’au beau matin, pour apprendre par la suite qu’il s’est agi d’un braquage et qu’un citoyen a été dépourvu de son patrimoine par des hommes armés.
La récurrence de cette insécurité fait peur, les autorités amorphes, la population dépourvue de tout moyen de recours, l’instabilité l’emporte sur la quiétude.
Si le vol à mains armées s’effectuaient avant dans des quartiers isolés et inaccessibles en cas de secours sécuritaire, aujourd’hui au contraire, les braquages s’effectuent dans le dos des bureaux de la police et sans une quelconque intervention.
Qui vole réellement le bien du peuple : les inciviques ou carrément la police ou l’armée censées veiller à la sécurité intégrale du territoire, de la population et de ses biens?
De nombreuses révélations des victimes, le vol s’exécute avec les armes à feu, exclusivité reconnue aux seuls militaires et policiers de la place. Les voleurs eux-même se sentent à l’aise d’user du Lingala, langue bien sûr nationale, mais pour des contrées swahiliphones comme Kalemie, elle est attribuée à tort ou à raison aux militaires principalement et aux policiers de manière générale.
Certains autres observateurs attribuent la récurrence des vols à mains armées aux services de sécurité (militaires et policiers) par le simple fait que jamais depuis le début de ce mouvement, les voleurs n’ont été inquiétés pendant les opérations. Ils exercent, ils blessent, ils cambriolent et ôtent même la vie à des citoyens sans une quelconque intervention sécuritaire. Sinon des enquêtes et des procès publics qui seraient sans impact, si pas une mise en scène pour occuper les esprits des victimes, les distraire et les consoler.
Et le gouvernement provincial, que fait-il pour décanter cette situation?
« La sécurité, au delà d’être une attribution des services militaires et policiers, est d’abord le fruit d’un leadership efficace des autorités politico-administratives du territoire », nous confie un analyste. il soutient ce postulat par une brève comparaison des temps de gestion des différents gouverneurs du Tanganyika de 2016 à nos jours.
La situation qui se vit actuellement au Tanganyika c’est le prototype sécuritaire de la situation qu’a traversée la province de 2017 à 2018. Le changement des animateurs à la tête de la province a été source de soulagement de toute la population, car l’insécurité était devenue désormais une histoire à raconter et non un fait ou une situation vécue.
À nos jours, nos sources affirment qu’un climat de méfiance règne entre les autorités politiques et administratives de la province et celles sécuritaires.
Les policiers eux qui dépendent à 80% du gouvernement provincial pour leur fonctionnement se verraient voués à leur propre sort dans leur prise en charge. Alors qu’elle est détentrice de deux Jeep opérationnelles bien qu’en mauvais état , la Police du Tanganyika n’obtiendrait du gouvernement provincial que 20 litres de carburant par jour pour toutes les deux jeeps et pour toute une patrouille nocturne. 20 litres de carburant pour deux véhicules, suffisants pour une patrouille efficace? …
Les policiers seraient même dépourvus de leur ration alimentaire. Affectés dans différents coins sécuritaires de la place, ils peuvent nouer les bouts de 48 heures sans rien à mettre sous la dent, alors qu’ils y sont commis pour veiller à la sécurité de la communauté. Un policier affamé, est-ce une garantie pour une bonne sécurisation? …
Cela serait même la raison de la disparition des éléments de la police dans différents coins chauds de la Ville de Kalemie, comme il se constatait entre 2019 et 2021: période d’accalmie sécuritaire reconnue par tous.
Entre temps, pendant que la situation de la province devrait attrister toute la population, l’on constate qu’elle sert d’occasion pour satisfaire les intérêts politiciens de certains.
D’un côté, c’est le gouvernement qui est pointé de doigt, les autorités policières et militaires de l’autre.
la population non fixée se retrouve devant une boite de pandore.