Présidentielles RDC 2023 : entre manque de discours et impréparation des candidats

Lancé depuis novembre 2022, à travers la publication du calendrier électoral par la CENI, le […]


Lancé depuis novembre 2022, à travers la publication du calendrier électoral par la CENI, le processus électoral tend vers sa matérialisation déjà avec le scrutin présidentiel, législatif et celui municipal, prévus pour ce 20 décembre 2023.

À vingt jours d’ouverture des bureaux de vote, le pays est mouvementé par la campagne électorale qui est à sa deuxième semaine déjà, avec un accent chaud et particulier sur le scrutin présidentiel.

Pendant que la population attend les candidats présidents sur la défense et la présentation de leurs discours programmes, ces derniers s’illustrent par des attaques interpersonnelles, n’ayant aucun impact positif sur le bien-être de cette population longtemps meurtrie par la misère et le désespoir.

Au regard des enjeux actuels, les deux potentiels challengers se sont faits savoir par l’opinion : Félix Tshisekedi, président sortant et son tout récent allié, bien que devenu adversaire, Moïse Katumbi Chapwe. 

Tous les regards de la population sont rivés vers le contenu du programme de société qu’ont ces candidats, mais à la surprise générale, ce sont des propos discourtois et personnalisés qui sont offerts sur la table de la campagne, à la plus haute fonction du pays.

Le débat de la nationalité de Moïse Katumbi tendant vers son expiration parce qu’ayant obtenu validation de sa candidature par la Cour Constitutionnelle, les origines de son épouse intéressent le camp Tshisekedi, justifiant cela par l’attachement de Katumbi au régime Rwandophone qui alimente la crise à l’Est du Pays. Sans oublier que Moïse Katumbi a géré la province du Katanga, étant toujours marié à son épouse et cela n’attirait l’intérêt d’aucun congolais. Curieusement, c’est ce discours qui intéresse le candidat Félix Tshisekedi demandant ainsi aux gens qui viennent l’écouter, d’imposer à tous les candidats de se faire accompagner par leurs épouses, à ‘instar de lui-même qui le fait depuis le début de sa campagne électorale. 

Par ailleurs, Moïse Katumbi axe sa campagne dans la demande d’une élection néant contre Tshisekedi qui, selon lui, n’a rien accompli de bien depuis le début de son régime. Il fustige en occurence, le fait qu’il a géré le pays sans accéder à certaines provinces alors qu’il aurait effectué plusieurs voyages à destination de l’étranger.

Il le traite donc d’opportuniste s’il se résout d’aller dans ces coins solliciter le suffrage. Cependant, l’esprit de la territoriale du pays n’impose pas à un Chef de l’Etat d’être partout sur l’étendue nationale pour que les choses se déroulent positivement, car celui-ci se fait représenter par des gestionnaires des entités , en commençant par le Gouverneur ainsi que les ministres sectoriels, les administrateurs des territoires, les maires des villes.

Moïse Katumbi s’est illustré en principal opposant de Kabila vers la fin de son règne. Il a critiqué tout ce à quoi Kabila a touché, jusqu’à sa nationalité, l’attribuant à une nationalité congolaise douteuse.

Cependant, aujourd’hui, Kabila est devenu le modèle pour Tshisekedi, estime Moïse Katumbi, qui fustige que Félix Tshisekedi a bafoué la continuité des projets utiles, laissés par Joseph Kabila avant la fin de son mandat. 

De l’autre côté, Félix Tshisekedi décourage l’élection de Moïse Katumbi, car c’est un novice à la magistrature suprême. Il reconnaît tout de même que Katumbi a eu à gérer la province du Katanga, l’une des plus grandes provinces de la RDC, avant le démembrement, tout en lui attribuant un bilan calamiteux. Entre-temps, Félix Tshisekedi a géré le pays sans avoir eu à occuper une grande fonction publique.  

Ces discours qui ne profitent en rien à l’émergence du pays ne font que construire les barrières entre les différentes ethnies, alimentant à cet effet des conflits qui se soldent par la méfiance communautaire et des dégâts humains graves. 

En face des candidats qui se taisent à dessin sur leurs programmes de société, les électeurs se retrouvent devant un embarras.

Au grand risque, ils sont dans l’obligation de voter pour des individus et non pour des programmes, comme d’ailleurs le voudrait la vraie démocratie. 

Les candidats, les quartiers généraux de campagne électorale, les proches et conseillers, ont-ils été surpris par ce processus électoral au point d’ignorer l’élaboration des programmes de société?

Si tel est le cas, sur quoi se basera exactement le futur Président dans la gestion du pays durant tout un quinquennat? 

Le programme de société est un devoir pour les candidats et non une faveur à la population.


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