En pleine inflation qui érode le francs congolais à travers presque toute l’étendue du territoire national, la population du Tanganyika vit une première sur le plan alimentaire. Le coût du constitutif de l’aliment de base, le maïs, ne cesse de grimper aux allures très inquiétantes.
Une mesure majoritairement connue au plan local sous le nom de « quaker» passe de 2.000 , il y a deux jours , à 2500 Francs Congolais sur les marchés de Kalemie.
Conséquence de la montée vertigineuse du sac de cette céréale chez les grossistes, indiquent les femmes marchandes de maïs interrogées par frycoms. Net. « L’an passé au mois de Mars et d’ Avril, nous prenions un sac à 50.000 FC mais actuellement nous achetons à 200.000fc le sac de Kantonkolwe (ndlr maïs produit localement durant la saison culturale courante) », nous a fait savoir une vendeuse de maïs trouvée au marché Lubuye dans la commune de la Lukuga. Situation qui conduit à la revente d’un meka à 26.000 FC pour la qualité ci-dessus mentionnée et voire 30.000 francs congolais pour le maïs en provenance du territoire de Moba ou encore de la Zambie voisine.
Cette hausse taraude les esprits de plusieurs responsables des ménages. Nombreux d’entre eux pensent à d’autres alternatives. «Tout devient difficile, je pense qu’il nous faut habituer nos enfants aux repas légers jusqu’à ce que la tempête nous soit épargnée », a estimé un habitant du chef-lieu du Tanganyika, qui opte pour des tubercules tels que le manioc et la patate douce. Un peu plus loin , une femme ménagère préfère offrir aux siens un repas complet à midi et un plat du riz le soir. Options inhabituelles dans plusieurs ménages de la province du Tanganyika et dans plusieurs zones de la République Démocratique du Congo où le foufou est l’aliment de base.
À l’impossible, nul n’est tenu et tout calcul visant à minimiser le coût est ainsi envisagé par bon nombre de foyers.
Mentionnons que , jadis l’un de greniers de la RDC, la province du Tanganyika voit sa production agricole sensiblement baisser. Plusieurs causes sont évoquées par les experts et observateurs crédibles. C’est entre autres l’absence d’une politique agricole efficace, la non assistance aux agriculteurs et les conflits intercommunautaires qui écument les milieux ruraux durant la dernière décennie.