La société civile de Manono accuse les dirigeants haut Katangais de bercer les illusions sur le lithium, un minerai pour construire la batterie du futur et essentiel à la transition énergétique, dont la grande réserve mondiale a été découverte au Tanganyika (à Manono). La récente déclaration de Jacques Kyabula Katwe, gouverneur du Haut -Katanga a secoué la ruche d’abeille dans ce territoire. Une vague de la réaction négative a enflammé la toile. Jacques Kyabula a rassuré à ses administrés que bientôt l’usine de traitement de batterie au lithium de Manono sera installée à Lubumbashi. Ceci est une bonne nouvelle pour les Lushois, mais au Tanganyika c’est une déclaration aussi poignant que bouleversant.
Il s’agit d’un continuum d’acharnement clament certains Tanganyikais, alors que la cité de Manono mise sur ses ressources minières pour soutenir le développement et donner du travail aux jeunes dans un territoire où le sous – emplois est endémique. Environ 12.000 habitants de cette cité vivent principalement de l’agriculture et que d’autres souhaitent travailler dans les sites d’extraction de cassitérites pour nouer les deux bouts du mois. Ils redoutent que le goulot d’étranglement s’agissant de l’emploi des jeunes ne puisse continuer si l’usine part à Lubumbashi.
Le lithium surnommé l’or blanc a ouvert la porte à une guéguerre indicible dans la classe politique. Certains acteurs politiques du Tanganyika ont régulièrement rassuré de se mettre à l’avant-garde sur la ligne de front de la lutte pour tirer le drap du côté du Tanganyika et avoir cette usine soit à Manono soit à Kalemie.
« Nous demandons au président de la République de nous honorer dans nos droits. Le découpage avait u pour motif que chaque province soit autonome pour que chaque population de la province puisse bénéficier des produits ou fruits de la province. Ne pas hypothéquer le Tanganyika au bénéfice du Haut-Katanga. Le gouverneur Jacques Kyabula Katwe parle de l’intérêt de la population du haut Katanga mais pas du grand Katanga. » Déclare Abbé Moise Kiluba, coordonnateur de la société civile forces vives de Manono. Pour lui, le Tanganyika, d’avant le démembrement avait toujours ressemblé à une vielle paire de chaussettes jetée aux oubliettes.
« L’usine de fabrication des batteries dois s’installer dans le chef-lieu de la province du Tanganyika » Ajoute-il, tout en vantant la position stratégique de Kalemie pour l’exportation des produits finis vers d’autres pays en Afrique où les batteries des véhicules électriques sont aussi les plus convoitées.
Il a été prévu que le travail débute d’ici 2023. Lors d’un atelier avec la population de Manono et les autorités en décembre 2021, la société australienne AVZ minerals avait promis d’implanter l’industrie d’extraction de ce minerai à Manono. Mais le flou persiste encore sur le lieu de l’installation de l’usine de transformation de la matière première (lithium).