Les activités reprennent progressivement dans l’aire de santé Musuku, située sur l’axe routier Mbau-Mantumbi, dans la zone de santé d’Oicha en territoire de Beni, Nord-Kivu. Deux ans après l’incendie de tous les locaux de son Centre de santé par les rebelles ougandais ADF, un personnel sanitaire au format réduit organise un service minimum sous le manguier pour recevoir les malades.
C’est sous le manguier, dans la cour du centre de santé Musuku, que deux ou trois infirmiers reçoivent les patients pour consulter et administrer les soins. A côté, une bâche y est installée pour protéger les médicaments contre le rayon solaire ; une solution palliative pour essayer de soulager des milliers des populations qui commencent à revenir dans plusieurs villages de cette aire de santé. Ceci, deux ans après l’attaque du 21 juin 2020 au cours de laquelle les rebelles ADF avaient incendié tous les locaux de cette structure sanitaire, explique Jérémie Matete, son infirmier titulaire.
« Juste après l’attaque du village, la population avait pris fuite, alors comme on a attaqué les zones où ils étaient allés se réfugier, ils ont été obligés de rentrer dans l’aire de santé. C’est comme ça que nous aussi avons été obligés de reprendre les activités au niveau du centre de santé de Musuku. Nous travaillons sous l’arbre parce que nous n’avons aucun bâtiment, sinon, nous sommes en train de recevoir les patients dans ces conditions parce qu’ils sont actuellement trop nombreux, des retournés et des déplacés ; nous utilisons aussi une bâche pour essayer de les accueillir », explique-t-il.
Accueillis sous l’arbre, les patients ne peuvent être observés dans ces conditions, ils sont vite remis à la maison ou référés, selon que le cas se présente.
«Nous travaillons seulement avec un service minimum, on ne reçoit que les patients pour des soins ambulatoires, mais quand il s’agit d’un cas qui nécessite l’observation, nous le referons à Mbau, soit à Oicha », ajoute Jérémie Matete, infirmier titulaire du centre de santé Musuku.
Plusieurs fois, les autorités sanitaires et le comité local de santé ont écrit au gouverneur du Nord-Kivu pour que le centre de santé Musuku soit reconstruit, au regard du nombre élevé des populations retournées. Malheureusement, déplore Jérémie Matete, aucune suite n’a été réservée à toutes ces demandes.
Jackson SIVULYAMWENGE