Voici trois (3) ans que le phénomène du dérèglement climatique s’observe sur l’étendue du territoire de la province du Tanganyika.
Jadis Albertville, le chef-lieu de la province enregistre d’abondantes pluies non habituelles intervenant dans une fréquence quotidienne. Ce qui rajoute une done sur les cas d’inondations dans cette période où la montée des eaux du lac Tanganyika ravage les villes et villages du littoral.
Le réchauffement climatique est avancé comme principale cause par plusieurs experts.
D’après le professeur Jean-Pierre Ndjibu, la chaleur pourra augmenter de 3 % d’ici un siècle à Kalemie.
« Dans les zones lacustres comme Kalemie, l’eau de la surface du lac se réchauffe. Ensuite, elle se transforme en vapeur qui se dirige dans l’atmosphère, formant ainsi les nuages. Ainsi, il y a de fortes précipitations qui entraînent plusieurs conséquences », explique cet expert contacté à ce sujet par Frycoms.
Ces conséquences se situent à deux niveaux. La chaine alimentaire des êtres aquatiques est affectée. En plus, sa modification a un impact négatif sur les espèces, notamment les poissons.
« Le réchauffement de l’eau de la surface du lac va bouleverser le mélange de la colonne d’eaux courante qui traverse la grande étendue plus froide du lac vers sa surface. Si l’eau de la surface devient chaude, elle ne redescendra plus. Cette stagnation aura des conséquences considérables sur la présence des nutriments dans l’eau et sur l’ensemble de la chaine alimentaire. Et ce manque de nutriments menacera la croissance des poissons. Et c’est ce que nous sommes en train de traverser aujourd’hui ». a expliqué ce professeur.
Pour le professeur Jean-Pierre Ndjibu, un impact négatif sur l’habitat des espèces aquatiques est aussi en grand danger.
Le professeur Jean-Pierre Ndjibu évoque plusieurs causes à la base des inondations observées à Kalemie. C’est notamment l’augmentation de la température, l’humidité atmosphérique et l’activité humaine sur le sol.
« L’habitat devient un problème avec le développement des infrastructures de transport. De plus, l’implantation des entreprises est faite de manière non aménagée et même les constructions des maisons d’habitation. En outre, on observe à Kalemie, l’assèchement des centaines et des milliers d’hectares de zone humide qui longent le lac Tanganyika. Cela aggrave la situation ». A t-il fait remarquer.
Joint par voie téléphonique dans le souci de contribuer à ce problème qui frappe la ville, l’observateur du changement climatique préconise à son tour un plan d’aménagement bien réfléchi.
« Ce qu’il faut faire, c’est revoir le système d’aménagement. Il faut arriver à construire les villes durables qui tiennent compte du réchauffement climatique », pense-t-il.
Ces fortes précipitations deviennent presque habituelles à Kalemie, surtout en cette fin du mois d’avril, où la ville enregistre une série de pluies diluviennes.
Le Burundi et la Tanzanie, pays membres de la communauté des pays du grand lac, sont également touchés par cette catastrophe naturelle.