Si le voyage est la part du rêve , comme l’on dit, cette célèbre citation pourra trouver des preuves et signification partout au monde, mais pas au Tanganyika.
Quand il s’agit de voyager dans cette province, encore plus par voie routière, le rêve qu’aurait offert le voyage est directement transformé en calvaire.
La route nationale numéro 5 qui relie la province du Tanganyika à celle du Sud-Kivu, en passant par Bendera, 120 Kilomètre de Kalemie est la preuve la plus éloquente.
Ce tronçon est un véritable enfer ramené dans un monde des vivants.
Les usagers surtout ceux des engins roulants sont les premières victimes, renvoyées au purgatoire, malgré leur état de piété, par le gouvernement, à travers le paiement des taxes recommandées.
Ces paisibles citoyens, non seulement ils sont dépourvus de tout moyen de recours pour s’en sortir, ils demeurent convaincus que les autorités censées leur trouver des solutions salvatrices, ont choisi l’abandon et l’observation impuissante de leur crucifixion.
Fatigue, faim, désespoir et la peur d’être en plus victime de l’insécurité, ces personnes sont obligées de déployer toutes leurs énergies pour tenter désespérément d’obtenir gain de cause.
Et en cas d’une marche de plus obtenue, après un long moment de travail harassant et une bataille de titan, c’est au rythme d’une tortue voire d’un caméléon titubant que ces engins roulent, une éternité sur le chemin de leur voyage.
Amputés de tout, le gout du voyage, les garanties commerciales, même les clients qui prennent place à bord de leurs engins se débrouillent tout en obligeant le remboursement de fond car n’ayant pas atteint la destination convenue.
Les passages les plus démunis acceptent, malgré eux , de participer à la souffrance intense de leurs transporteurs.
Ceux dont la présence dans la contrée est justifiée par l’entretien de route sont malheureusement pointés du doigt comme auteur coauteur de cette dégradation de la RN5 qui ne dit plus son nom.
En effet, les porte chares attribués aux sujets chinois laissent des fossés dans leurs manœuvres de tirer leurs propres engins embourbés mais après avoir résolu leurs cas, ils ne pensent plus à la peine des autres, nationaux, qui doivent y passer des jours et des nuits en remblayant avec des bêches pour poursuivre le chemin et cela, sous les yeux des ayant pouvoir.
Entre temps des infrastructures, principalement, notamment des ponts de grande utilité, demeurent inachevées sur le long du tronçon, obligeant ainsi les usagers de suer sang et eau pour se trouver de passage hors la piste tracée qui n’est revenue que ravin. Et ce, à tout risque et péril car l’activisme des bandits, même les plus cruels, trouve un asile parfait sur cette zone.
Certains usagers se résolvent au point de passer dans les concessions privées. Là aussi, ils sont obligés de payer la taxe au propriétaire de la parcelle.
Mais à la surprise générale, des engins d’entretien de route et autres infrastructures ont trouvé une demeure tacite sur ce même tronçon, sans intervention aucune, ils contribueraient à embellir la route numéro 5, à l’image de ces poteaux, transportant de l’électricité de Bendera vers Kalemie.