« Celui qui se livre à la fraude n’habitera pas dans ma maison», voilà ces paroles bibliques tirées du chapitre 101, au 7ième verset psalmique, qui constituent le titre du récent message des archevêques et évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo à l’issue du processus électoral ( CENCO ).
Les prélats de l’Église catholique congolaise se sont réunis à Kinshasa du 15 au 16 janvier 2024 afin d’évaluer ce processus et formuler des recommandations utiles et susceptibles de contribuer à l’avenir de la République Démocratique du Congo.
Les évêques de la CENCO apprécient que plus ou moins 40% de personnes enrôlées se sont mobilisées pour voter le 20 décembre 2023 même au-delà du délai légal. Par ailleurs, la CENCO regrette que le Peuple congolais soit aujourd’hui désillusionné et traumatisé par la façon dont ces élections ont été organisées et par les conditions dans lesquelles elles se sont déroulées à bien d’endroits. Pour les évêques, le Peuple dénote « un manque de considération à son égard».
Parmi leurs constats, les évêques listent entre autres l’obstination de la CENI qui a organisé des élections par défi au regard des contraintes dont elle était consciente et celà, en violation du cadre juridique national et de l’administration électorale.
La CENCO évoque la facilité avec laquelle les dispositifs électroniques de vote ( DEV ) et les rouleaux des bulletins de vote se sont trouvés dans les mains des particuliers.
Les évêques fustigent le refus de la CENI pour la mise en place d’une commission d’enquête mixte pour avant d’invalider les 82 candidats députés nationaux et l’opacité de la CENI dans plusieurs autres opérations électorales.
Dans ce message dont le document a été religieusement parcouru par frycoms.net, les évêques concilie le chaos enregistré aux criantes anomalies démontrées déjà dans le rapport de la mission d’observation électorale CENCO-ECC notamment la duplication des 3.706 bureaux de vote qui a entraîné l’augmentation du nombre d’électeurs de l’ordre de plus de 2 millions 400 mille votants fictifs.
« Ces élections ont été caractérisées , en général, par la fraude, la corruption à grande échelle, le vandalisme de matériel électoral, l’incitation à la violence, la détention illégale des DEV, l’achat des consciences, l’intolérance, l’impudicité, l’atteinte aux droits humains , à la vie humaine et à la dignité des personnes allant jusqu’à humilier publiquement la femme » font savoir les archéologues et évêques de la République Démocratique du Congo.
La CENCO a par ailleurs formulé quelques un appel et les recommandations coiffés d’une retentissante alerte. «Notre Pays est en danger, aucune Nation ne peut se construire dans le mépris des valeurs morales», lancent les prélats catholiques qui recommandent à Félix Tshisekedi d’être le garant de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. Ils demandent au Président en attente de son investiture de prendre des dispositions nécessaires et urgentes pour décourager la xénophobie et les élans de tribalisme qu’ils disent noter dans les discours tout au long de la campagne électorale, au profit de la cohésion nationale.
De mener des enquêtes sérieuses pour identifier toutes les personnes impliquées dans le détournement des DEV.
Aux congolais, les évêques catholiques appellent à la vigilance et à l’engagement dans l’exercice de leur souveraineté.
La jeunesse est, quant à elle, priée à ne pas se laisser manipuler et instrumentaliser par les acteurs politiques qui les exploitent pour leurs intérêts égoïstes.