Conçu par le gouvernement congolais et déjà mis en œuvre en collaboration avec ses partenaires, le programme de développement à la base des 145 territoires (PDL-145 T) vise à réduire les inégalités spatiales, redynamiser les économies locales et transformer les conditions et le cadre de vie des populations congolaises vivant dans des zones encore mal desservies en infrastructures et services sociaux de base. Fort des ses bonnes intentions, ledit programme suscite beaucoup d’intérêt dans la population congolaise en général après la débâcle du programme des 100 jours initié jadis par la présidence de la République ; des attentes sont particulièrement plus grandes pour les habitants des six territoires qui constituent la nouvelle province du Tanganyika au regard de son positionnement sur les indices de développement parmi les provinces issues de l’ex Katanga. Si le haut Katanga a bénéficié de son statut administratif d’épicentre de l’ancienne configuration du Katanga, le Lualaba se pointant sous l’orbite de la province pilote de la RDC suite aux potentialités minières et la volonté politique de ses premiers animateurs ; le Tanganyika présente l’image d’un terrain vierge qui se veut un véritable chantier pour sa viabilité.
Sur la liste des urgences, les transports et voies de communication ainsi que la santé se placent en avant-plan vu la réalité sur le terrain.
En effet, la province éprouve un sérieux problème d’interconnexion entre ses entités. Il est sans ignorer que le secteur des transports est un levier incontournable pour le développement dans la mesure où il permet de booster les économies. Aux potentialités agropastorales, la province du Tanganyika n’échappe pas à la crise alimentaire qui frappe sévèrement certaines zones. Dans cette partie de la RDC, le conflit russo-ukrainien et la pandémie de coronavirus ne sont pas les seules causes principales ; le manque et l’état des routes à dessertes agricoles constituent un handicap majeur pour le bien-être des habitants.
Les PDL-145 territoires est plus attendus sur ce champ pour ne pas figurer comme une réponse qui manque à l’appel à l’instar d’autres projets réalisés dans les milieux ruraux à travers les territoires sans tenir compte des besoins réels. Des marchés semi-modernes construits dans des villages restent inoccupés alors qu’en lieu et place, des structures sanitaires serviraient à quelque chose de crucial pour la population. Des constats prouvent à suffisance la souffrance des couches vulnérables vivant dans les milieux ruraux. « Des femmes enceintes sont obligées de parcourir des longues distances jusqu’à Mutoa pour donner naissance », décriaient les chefs des villages de pêche Kamangu et Kasenge dans le nord du territoire de Kalemie devant un reporter de FryComs. Des lamentations similaires émanent de plusieurs coins ; des solutions idoines s’imposent et le programme de développement à la base des 145 territoires doit être mis à profit pour des réponses efficientes à longue durée.
Au Tanganyika, le pilotage du PDL-145 T doit porter un regard sur le renforcement aussi de la sécurité, gage du développement en initiant des sous-projets en faveur de la cohabitation pacifique entre les communautés car, plusieurs territoires ont été affectés par des conflits ethniques ayant impacté négativement la production agricole et d’élevage. Le retour des déplacés dans leurs lieux d’habitation s’avère nécessaire pour contribuer à l’accroissement de l’économie de chaque territoire grâce à la reprise de leurs activités habituelles ; point n’est question d’indiquer que l’exode rurale au Tanganyika a eu pour élément déclencheur, les atrocités entre ethnies principalement Bantoue et Twa.
Le PDL-145 n’a pas droit à l’erreur pour marquer la population qui aspire à l’amélioration de ses conditions de vie à travers les infrastructures et services sociaux de base de qualité.
