Depuis le 25 Janvier 2023, la province du Tanganyika est tenue sous l’haleine de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs.
Des photos des personnalités et internautes devant les centres d’inscription munis souvent de leurs nouvelles cartes délivrées par la CENI inondent les plateformes numériques et profils des comptes parfois ces photos sont accompagnées des messages de sensibilisation à l’enrôlement ou de la campagne prématurée en faveur de tel ou tel autre potentiel candidat aux élections prévues en décembre 2023.
Cette opération cruciale pour obtenir la voie d’accéder au bureau de vote est caractérisée par un autre aspect qui frustre l’esprit de la constitution et d’autres instruments internationaux auxquels la République Démocratique du Congo a ratifié et qui prônent l’égalité des citoyens. Curieusement, il se constate des supers citoyens ou citoyens plus que les autres.
Les autorités morales, les honorables en leurs qualificatifs indéfinis, peuvent quitter Kinshasa et d’autres villes du pays ou de l’étranger pour venir s’enrôler dans leurs fiefs électoraux au tanganyika. Ils ont la voie libre, un protocole spécial qui leur permet d’obtenir la carte dans quelques secondes et repartir laissant leurs potentiels électeurs sous un soleil accablant qu’ils ont peut-être enduré des jours ou des semaines sans être servi. Un traitement inéquitable malheureusement en défaveur de la population que la politique est censée servir. La pauvre dame , le pauvre monsieur qui vit au jour le jour va rester défilant au centre sans savoir à quand son salut viendra.
Pendant ce temps, l’homme ou la femme politique économiquement assis (e) paraît comme un citoyen ou une citoyenne pas comme les autres.
Parmi d’autres constats, il y a lieu de mentionner les entrées tambours battants des personnalités dans les centres d’inscription en majorité installés dans les établissements scolaires ; de quoi s’imaginer les bruits nocifs auxquels sont exposés les élèves en cette période qui n’est ni des vacances ni de détente. Sur cette énumération non exhaustive, il nous convient d’ajouter les calicots aux effigies politiques devant quelques centres d’enrôlement.
Les lois du pays et la constitution placées dans les oubliettes pendant cette période marquée par la révision du fichier électoral ?
La CENI passive ou complice pour ne pas recadrer les partis prenantes au processus électoral au regard des dérapages observés pendant l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs ?
Des organisations de la société civile, les mouvements de défense de droits de l’homme et les instances judiciaires, en cas de nécessité, ont une matière pour prévaloir le Droit et la Justice.
