« Il faut absolument implanter la chaîne de valeur du lithium dans la région, déshéritée, qui produit cette matière. Ça ne sera qu’une juste compréhension » lance le vice premier – ministre Honoraire de la défense et des anciens combattants, Alexandre LUBA NTAMBO dans un document des 10 pages qu’il intitule « Mon opinion sur les controverses pour le contrôle du lithium » consulté par frycoms.net en ce temps où cette question est d’actualité.
La nouvelle sur l’implantation de l’usine de fabrication des batteries électriques à base du lithium de Manono au Tanganyika et d’une partie de Malemba- Nkulu dans le Haut-Lomami alimente les débats surtout dans les deux provinces fournisseurs de cette matière première actuellement stratégique.
Alexandre LUBA NTAMBO n’a pas hésité à placer sa langue sur le sujet, pour lui, les controverses suscitées par l’exploitation du lithium au Tanganyika est la conséquence de l’élite politique et intellectuelle de la communauté qui commet souvent l’erreur monumentale de laisser aux masses populaires et à la rue d’exprimer seules, les doléances et les aspirations les plus légitimes même dans les plus critiques de l’intérêt commun. Pour lui, l’argumentaire présenté par le commun des mortels se révèle souvent faible et trop émotif au risque d’être moins convaincant.
L’auteur de l’opinion déniche la cause du triste dialogue des sourds installé dans ce débat. « Notre communauté se demande pourquoi créer prioritairement cette chaîne de valeur dans une province où existe déjà plusieurs activités économiques génératrices de développement, et non dans celles qui en manquent dramatiquement et qui seront les principaux producteurs de la producteurs de la matière concernée »? Relaye-t-il le cri des communautés riveraines.
Alexandre LUBA NTAMBO note qu’il existe beaucoup de gens qui veulent considérer les revendications des ressortissants de provinces qui fourniront le lithium comme des simples agitations venant de personnes peu nationalistes et ignorantes; et pourtant, dans le chef des communautés du Tanganyika et du Haut-Lomami, les décisions prises par les autorités , les nombreux débats organisés autour de l’exploitation du lithium en excluant systématiquement les représentants des communautés autochtones, les multiples conflits d’intérêts très visibles entre acteurs et décideurs autour de la participation au capital de la société d’exploitation afin de s’assurer du contrôle constituent manifeste de la volonté inavouée des décideurs d’ignorer les intérêts des communautés locales.
Les observations de ce vice-premier ministre honoraire de la République Démocratique du Congo croisent la réalité qui prévaut actuellement plus particulièrement dans le Tanganyika. Des couches sociales particulièrement la jeunesse qui aspire à l’emploi et au développement se manifestent. Après Kalemie où le conseil urbain de la jeunesse a organisé une marche pacifique en début de la semaine pour exiger l’installation de l’usine de fabrication des batteries électroniques au sein de la province du Tanganyika, des voix ne cessent de se lever. La plus récente est du député national élu du Tanganyika John BANZA LUNDA du haut du lutrin de l’assemblée nationale.
Face aux réactions des communautés, un débat honnête et serein entre acteurs, décideurs et riverain s’impose pour des réponses satisfaisantes qui doivent rassurer les uns et les autres en lieu et place du forcing ; avis largement partagé par Alexandre LUBA NTAMBO dans son opinion sur ce sujet qui domine l’actualité dans les provinces qui fourniront le lithium. » *Pour moi, les revendications des populations riveraines des activités minières sont tout à fait fondées, classiques et légitimes. Elles méritent d’être soutenues et clairement expliquées par ceux qui ont le moyen de le faire par leur formation intellectuelle et la position sociale qu’ils occupent dans la société* « , renchérit cet ancien membre du gouvernement central qui alerte que les ressources minières sont épuisables et non renouvelables.
Le Gouvernement congolais accédera-t-il aux cris de la population du Tanganyika et du Haut-Lomami de peur d’être qualifié d’un État qui se comporterait à l’égard de certaines parties de son territoire comme le faisait le colonisateur qui pillait les richesses des communautés locales jusqu’à les rendre pauvres pour enrichir la métropole ?
Seul le temps dévoilera les volontés des uns et des autres dans l’affaire exploitation du lithium du Tanganyika et du Haut-Lomami.