Une forte délégation conduite par le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Daniel Aselo séjourne depuis le weekend dernier à Goma au Nord-Kivu où elle est arrivée dans un contexte particulier des tensions caractérisées par des manifestions pour réclamer le départ de la MONUSCO. Selon le maire de Butembo, commissaire supérieur principal Mowa Baeki Telly Roger, cette délégation est attendue à Butembo.
L’annonce a été faite, samedi 30 juillet 2022, aux délégués des mouvements citoyens, groupes de pression, société civile et familles des victimes par le maire de Butembo lors du compromis trouvé sur le lieu d’inhumation de corps de 9 militants tombés sous les coups de balle lors des manifestions qui ont eu lieu mardi dernier dans cette ville pour réclamer le départ de la mission de Nations Unies pour la Stabilisation de la République démocratique du Congo.
« Dans les pourparlers tenus l’avant-midi, le maire de ville nous a annoncé l’arrivée, d’un moment à l’autre, d’une grande délégation qui viendra de la capitale pour venir procéder aux enquêtes de tout ce qui a eu comme évènement à Uvira, à Goma, à Butembo et un peu partout dans la lutte anti-MONUSCO. Voilà pourquoi il nous a demandé de rester serein, d’éviter les troubles à travers la ville pour réserver l’accueil à cette délégation», affirme Fataki Baloti, membre de la coordination urbaine de la société civile de Butembo.
De son côté, la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu a, dans un communiqué, invité urgemment le conseil de sécurité des Nations unies à mener les enquêtes « afin de dénicher sans complaisances les casques bleus ayant tiré sur les civils lors des manifestations anti-Monusco du 25 au 27 juillet à Goma et Butembo ».
Dans ce document, cette structure citoyenne exprime sa désolation de constater qu’une force de maintien de la paix travaillant sous le label des nations unies se comporte à la manière d’une milice en faisant recours à l’usage disproportionné de la force. La société civile du Nord-Kivu dresse un bilan de 27 civils tués par balles et plus de 58 autres blessés dans un temps record de 48heures.
