Les opérateurs économiques affiliés à la Fédération des entreprises du Congo (FEC) chambre de commerce de Butembo – Lubero suspendent toute importation et exportation via la frontière de Mpondwe – Kasindi. C’est ce qui ressort de la lettre signée par Polycarpe Ndivito, Président de la chambre de commerce de Butembo-Lubero. Ils ont ainsi décidé en attendant que le gouvernement leurs donne des garanties au sujet de la sécurité de leurs marchandises sur les routes Kasindi-Beni-Butembo et Butembo-Bunia-Kisangani.
Depuis le début des massacres de civils par les rebelles ougandais ADF à Beni – Ituri en 2014 et en dépit de l’instauration de l’Etat de siège pour y faire face, les opérateurs économiques de la région continuent à perdre d’importants capitaux. Des véhicules d’import et export sont incendiés, des cargaisons de marchandises pillées et même des chauffeurs tués sur les routes Kasindi – Beni – Butembo au Nord – Kivu et Beni – Bunia – Kisangani, en Ituri.
« Mais, en dépit de toutes ces pertes en hommes et matériels, les opérateurs économiques continuent à payer les taxes comme si de rien n’était », déplore Polycarpe Ndivito fustigeant ainsi le manque de compassion du gouvernement.
« Nous, on est pas en conflit avec le gouvernement. Nous, on veut que l’on sécurise nos marchandises. Par ce que c’est impensable et même intolérable que nous continuons à payer normalement les taxes alors que nous sommes dans un état de siège. On paie les taxes comme si rien n’était et que l’on ne pense pas à sécuriser les biens des opérateurs économiques », ajoute-t-il.
Les victimes jamais indemnisées
Les réclamations d’un convoi et d’indemnisation des victimes n’ont encore rien donnée alors le gouvernement est le seul qui peut mettre fin à cette tragédie.
« Autant nous demandons au gouvernement une compassion, autant nous demandons de payer les sinistres, de prendre en charge les sinistres causés par l’inefficacité des forces de sécurité. Nous avions demandé à ce que le gouvernement puisse organiser l’escorte justement. » dit la FEC.
« A Kasindi si gouvernent et les forces de sécurité s’y prennent, je crois qu’ils peuvent facilement maitriser la situation. Parce que ce sont des attaques sporadique, s’il y a une synergie dans les forces armées, ils peuvent facilement contenir ça et nous laisser passer », espère cet opérateur économique.
D’après la société civile du Nord-Kivu, au moins 11 véhicules d’import et export des biens ont été incendiés entre juin et juillet 2022 sans estimer la valeur des marchandises à bord dans une région où les armées de deux pays, FARDC et UPDF, mènent des opérations militaires conjointes depuis novembre 2021.
Jackson SIVULYAMWENGE