Beni : les casques bleus sous le feu des critiques


Les habitants du territoire de Beni, au Nord-Kivu, évaluent négativement l’action des casques bleus de la MONUSCO présents dans ce territoire depuis  plus de 10 ans. Accablés par la poursuite de tueries des civils par les rebelles ougandais ADF, nombreux jugent d’inefficaces l’action de la MONUCSO. Ils se sont ainsi exprimés à l’occasion de la journée internationale des casques bleus célébrée le 29 mai de chaque année. 

Madame Kavugho Kasuki Delpon, résidante de la commune d’Oicha depuis plusieurs années, aperçoit régulièrement les escortes des casques bleus, de passage dans son quartier, mais elle déplore le fait qu’ils ne peuvent empêcher  « les ADF à égorger la population ».

« Par rapport à la protection des civils, la MONUSCO ne le fait pas. On les voit souvent passer en cours de route et on ne sait pas où ils vont protéger les civils parce que la population continue à être tuée » explique cette dame.

Encore plus radicaux, Kakule Kasande et Tsongo Médard sont désespérés. Ils estiment que les troupes de la MONUSCO ne méritent plus de la confiance de la population. « C’est la déception ». « On a pas encore palpé la vraie sécurité alors que leur mission principale est le maintien de la paix et la protection de la population. Que de sécuriser la population, ils sont plus dans les œœuvres de développement » ajoute cet autre habitant.

Mais, attention, prévient la société civile. « C’est une erreur dévaluer le travail de la MONUSCO seulement dans le volet sécuritaire », relativise son porte-parole Janvier Kasayiryo.

« Les gens veulent parler de la MONUSCO seulement dans le cadre de la défense. Nous disons que leur appui sur le plan logistique est exceptionnel. Par exemple, la Police aujourd’hui, je me dis si la MONUSCO part, on va avoir quelle police ? Tout ce qui est moyen logistique en termes de carburant ou de renforcement de capacité, c’est la MONUSCO qui le fait à la police. Même les soldats qui sont blessés au front et même les civils blessés de guerre pour leur évacuation, c’est toujours avec la logistique de la police » rappelle Janvier Kasayiryo.

Depuis 2013, une Brigade d’intervention rapide (FIB), au mandat encore plus offensif a été déployée à Beni. Elle est composée de bataillons tanzanien, sud-africain et malawite. Mais, aujourd’hui, 9 ans après, la situation reste la même et la méfiance de la population s’accentue.

Jackson SIVULYAMWENGE



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