A seulement 25 kilomètres de Kalemie, le village Tundwa connait une transformation silencieuse, mais dévastatrice. Autrefois ancré dans un modèle agricole traditionnel prospère, Tundwa voit aujourd’hui son équilibre précaire menacé par l’ombre grandissante des concessions privées. La terre, jadis source de subsistance et d’identité, est devenue un enjeu de pouvoir, privant progressivement les paysans de leurs précieuses terres arables et rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile.

Le modèle agricole traditionnel de Tundwa reposait sur une utilisation communautaire et rotative des terres, permettant une agriculture diversifiée et durable, garante de la sécurité alimentaire pour les familles. Cependant, l’arrivée et la multiplication des concessions privées, souvent acquises par des acteurs politiques selon les habitants de Tundwa , ont radicalement modifié ce paysage. Des parcelles entières, autrefois accessibles aux cultivateurs locaux, sont désormais clôturées ou affectées à d’autres usages, laissant les paysans avec des parcelles de plus en plus petites et moins fertiles.

Cette raréfaction des terres arables a des conséquences directes et dramatiques. Les rendements diminuent, la diversité des cultures est compromise, et la dépendance alimentaire s’accroît. Les jeunes, en particulier, se retrouvent face à un avenir incertain, sans perspectives de cultiver la terre comme leurs ancêtres.

La perte des terres ne se limite pas à un problème agricole ; elle touche au cœur même de la vie sociale et économique de Tundwa. Les revenus diminuent, rendant difficile l’accès aux services de base comme la santé ou l’éducation.