Kalemie, capitale provinciale du Tanganyika, située dans l’extrême sud-est de la République démocratique du Congo, connaît à nouveau les prémices d’un désastre écologique aux allures familières. Les eaux du lac Tanganyika, dont l’avancée silencieuse mais implacable avait déjà éprouvé la ville par le passé, semblent aujourd’hui amorcer une seconde phase d’inondations, plongeant ses habitants dans l’angoisse d’un retour à la détresse.

Le boulevard Lumumba, véritable colonne vertébrale du trafic urbain et artère principale de Kalemie, subit de plein fouet les effets de cette montée inquiétante des eaux. Des portions entières de ce boulevard sont désormais difficilement praticables, notamment aux abords du célèbre immeuble Blessing Tower ainsi qu’au niveau du siège provincial de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), en plein cœur du centre-ville. Ces lieux, autrefois parmi les plus fréquentés et animés, se voient aujourd’hui amputés de leur vitalité et cernés par les flots.

La situation est d’autant plus préoccupante dans le Bloc Dav, où de nombreuses familles, privées de leurs habitations, ont trouvé refuge dans l’enceinte de l’École de Police. Ce repli de fortune se fait dans des conditions précaires. Les sinistrés vivent dans l’incertitude, sans perspectives claires d’un relogement digne ou d’un soutien logistique.

Dans les esprits kalémiards, le souvenir du précédent épisode d’inondations reste vivace. Il avait laissé derrière lui un paysage de désolation et de profonde vulnérabilité sociale. Aujourd’hui, à l’heure où les eaux recommencent à gagner du terrain, la peur s’installe à nouveau, ravivant les traumatismes d’hier et l’inquiétude d’un avenir tout aussi incertain.

Face à cette situation, les regards se tournent vers les autorités compétentes et les acteurs humanitaires, dans l’attente d’une réponse urgente, coordonnée et durable. Car si la nature impose sa loi, le silence ou l’inaction face à ses conséquences pourrait s’avérer plus dévastateur encore.