La suspension des activités de production et de commercialisation du ciment gris de Kabimba continue à préoccuper une large opinion au niveau de la province du Tanganyika et de la République Démocratique du Congo. Parmi les voix qui se lèvent sur le différend qui oppose l’exécutif provincial à la société Great Lakes Ciment ( GLC ) s’ajoute celle du député national John Banza Lunda.
L’élu de la circonscription électorale de Kalemie veut des nettes explications du ministre de l’économie nationale. « Je vous adresse la présente question orale avec débat pour éclairer la religion de la Représentation nationale au sujet de l’arrêt brusque d’une activité économique vitale dans la province du Tanganyika », a écrit le député John Banza Lunda au ministre Vital Kamerhe dans une correspondance datée du 04 Avril dernier et pénétrée par www.frycoms.net soumettant ainsi l’ancien Directeur de Cabinet du Président Félix TSHISEKEDI à sa première convocation devant le Parlement.
Le député national élu du Tanganyika juge, de fait de prince, la décision portant l’arrêt des activités de GLC au motif de non homologation à priori de la structure de prix .
Dans ce bras de fer qui semble durer longtemps entre le gouvernement provincial et l’entreprise chinoise, John Banza accuse le ministère de l’économie nationale de ne pas garantir l’application des dispositions légales explicitement l’article 6 de la loi organique relative à la liberté de prix et à la concurrence parlant, d’après ce législateur, d’un contrôle à posteriori. Pour lui, certaines taxes imposées à cette géante de la fabrication du ciment gris en Afrique Centrale sont dépourvues de fondement ni légal ni réglementaire.
La décision du gouvernement provincial a été accueillie de manière diverse par les communautés locales. Si la revendication de la baisse de prix a été vivement saluée par certains, d’autres ont trouvé du populisme dans les motivations et les procédés. D’autres par ailleurs ont pointé du doigt accusateur toutes les deux parties en conflits d’intérêts.
Les habitants ayant trouvé en GLC une opportunité d’emploi se sentaient défavorisés par ce combat. Les leaders d’opinion n’ont pas aussi tari des mots pour appeler à la résolution de cette situation de crise dont le lourd tribut pèserait sur les épaules de la population dans tout état de cause.
Exécutif Provincial du Tanganyika vs GLC : Un compromis trouvé ?
» Il a été décidé par l’Autorité Provinciale de la relance de la vente du ciment gris de la société GLC « , peut-on lire dans un procès-verbal signé par la gouverneure Julie NGUNGWA MWAYUMA de la province du Tanganyika et Tang Shenghui pour le compte de la société Great Lakes Ciment ( GLC ) d’une réunion tenue le 30 mars dernier sur la situation fiscale de ce cimentier aux capitaux chinois installé dans la province et l’entente pour la résolution des différends qui les opposaient.
Les deux camps ont finalement opté pour le maintien du dialogue en prenant des engagements pour dynamiter le malsain climat.
La société GLC s’est engagée à payer la taxe de la province et les impôts selon l’échéancier qui reste à définir moyennant leur liste , la firme est prête également à rompre son contrat avec DH Trading qui avait le monopole de la distribution des ses produits. Ceci, pour sa non conformité avec les lois . Cet engagement ouvre la brèche aux distributeurs locaux qui pourront ainsi acheter et revendre le ciment gris produit à Kabimba.
Un point de représentation de GLC sera installé dans la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika.
Le fabricant du ciment gris s’est ouvert pour l’élaboration d’un cahier de charge en amont avec la communauté riveraine et aussi d’améliorer les conditions de ses travailleurs en respectant le quota qui revient de droit à la main d’oeuvre nationale.
Parmi les engagements pris par le gouvernement provincial du Tanganyika, figure la préservation de l’esprit de dialogue.
La team Julie NGUNGWA s’est engagée à favoriser un bon climat des affaires pour aider GLC à atteindre ses objectifs sociaux.
Sous condition de la baisse du prix à 9 dollars américains pour un sac de ciment 32.N et de 9,5 dollars américains pour le ciment de 42.N prenant en compte la structure de prix déposée par la société au ministère national de l’économie, l’exécutif provincial a accepté d’accompagner GLC dans ses activités, indique ce procès verbal consulté par frycoms.net et ce, en attente de la structure définitive du prix par le ministère de l’économie nationale.
Problématique de prix, GLC vraiment un problème?
Dès le début de cette dualité entre l’exécutif et la firme GLC, la rédaction frycoms.net, n’a cessé de soulever des interrogations pour identifier le vrai problème au sujet de la réduction du prix de ciment produit par GLC en faveur de la population.
Bien au départ, le prix décrié par l’exécutif provincial pour la commercialisation du ciment gris à Kalemie était celui à destination du consommateur final, donc 12.5$. et pour justifier l’arrêt de vente de ce produit, l’exécutif provincial a estimé que le ciment devait être vendu à bien moins cher que le ciment importé, c’est-à-dire à moins de 10$, le sac.
À travers le PV susévoqué, l’on constate que les prix y fixés concernent plutôt les consommateurs intermédiaires, dont les distributeurs qui sont les opérateurs économiques locaux. Ces derniers, à combien vont-il vendre le ciment si seulement ils l’achètent à 9$ et 9.5$ le sac ?
A-t-on assisté à une mise en scène ou carrément la population va tirer gain de cause après trois mois d’assistance à ce bras de fer, gouvernement GLC ?
La relance des activités de la cimenterie est-elle vraiment une conséquence du consensus évoqué dans le Pv ou une suite aux pressions politiques et sociales imposées par une frange de la communauté provinciale?
Les deux camps prêts à enterrer la hache de guerre ? Le respect des engagements mutuels restent le plus grand indicateur.