Faudra-t-il officialiser le mécanisme d’auto prise en charge par les civils ?
Faustin Kafwimbi, 27 ans, marié et père de deux enfants, voilà le jeune , nouvelle victime de l’activisme criant des bandits qui opèrent sans plus être inquiétés dans la ville de Kalemie.
Vers 3 heures de vendredi 16 décembre, des hommes en armes blanches débarquent à son domicile au quartier Kichanga, rapporte sa famille qui vient d’acheminer son corps à la morgue.
Dans les faits, les bandits l’ont infligé des coups de machettes lui exigeant de l’argent. Ils sont parvenus à lui arracher une somme de 500.000 francs congolais qui logeait dans sa valise à vêtements. Suite aux tirs de sommation, les voleurs ont alors vidé le lieu jetant dans leur fuite la valise contenant la fortune et les habits, laissant derrière le pauvre Faustin Kafwimbi tout saignant.
Acheminé à l’hôpital général de référence de Kalemie, le jeune n’a pas survécu de ses blessures, il s’est malheureusement éteint vers 10 h.
Ce nouveau cas odieux remet sur la table la question des stratégies à prendre pour lutter efficacement contre le banditisme urbain qui sévit le chef-lieu de la province du Tanganyika.
Mettre à profit le mécanisme de l’auto prise en charge des civils organisés dans leurs quartiers respectifs ?
À bout de confiance en des services habiletés de garantir la sécurité de la cité, les jeunes dans certains quartiers ont appris à se mobiliser pour des patrouilles ou des systèmes d’alerte afin de se protéger et de protéger leurs familles de la criminalité; c’est la Rondo.
Cependant, certains gestes notamment la justice populaire et le risque de règlement des comptes qui caractérisent la démarche n’inspirent pas confiance des autorités publiques à officialiser ce mécanisme au point de maintenir et privilégier la collaboration avec les services reconnus qui, du reste, interviennent très souvent avec retard.
Vue la gravité de la situation, une table ronde entre l’autorité urbaine et les chefs de quartier autour de la question s’avère indispensable, pensent plusieurs observateurs.
Les trois dernières nuits ont été agitées dans différents quartiers de la ville de Kalemie. Au quartier Bwana Kutcha, les armes ont chanté, un peu loin, de tentatives de lynchages des présumés voleurs ont été signalés tandis que dans d’autres avenues, des mouvements suspects ont été rapportés.
La jonction des efforts entre la trilogie population – autorités publiques – population s’avère impérieuse pour vaincre ce fléau.
