La célébration de la journée de la liberté de la presse, ce 03 mai 2022, coïncide avec le tout premier anniversaire de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri. Cette année offre une occasion aux journalistes de la région de Beni et de Butembo, deux villes du Nord-Kivu sous état de siège, d’établir le bilan quant au respect de la liberté de presse et de l’opinion.
Dans le territoire de Beni, état-major de la coalition des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Forces populaires pour la défense de l’Ouganda, (UPDF), contre les rebelles ADF et les autres groupes armés, l’’UNPC dresse un bilan globalement positif.
« Au départ, les gens ont cru que l’état de siège vient nous ébranler, mais aujourd’hui, je suis fier de t’annoncer que nous avons eu assez de cas de problème avec les institutions. Et quand nous arrivons à comparer la période avant état de siège et la période pendant l’état de siège en territoire de Beni, on peut dire qu’on a eu moins d’interpellations. Donc, c’est pour nous un motif de fierté », se réjouit, contre toute attente, Pascal Mapenzi, Vice-Président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) Sous-section ville et territoire de Beni.
En ville de Butembo, par contre, un cas d’atteinte à la liberté de presse a été enregistré pendant la période de couvre-feu. Alors que, reconnait le Président de l’UNPC /Sous-section de Butembo, Rachid Amouri Kasongo, la ville n’avait pas encore enregistré beaucoup de cas d’attente contre les journalistes.
« Il faut le reconnaitre que, jusque-là, nous n’avons pas encore enregistré beaucoup de cas d’atteinte à la liberté de presse, en tout cas, pour ce qui concerne la ville de Butembo, depuis que l’état de siège est là. C’est vrai, il y a eu de cas, avec cette mesure du couvre-feu, nous avons appris qu’il y a des journalistes qui sont arrêtés. C’est ici l’occasion pour moi de réitérer notre condamnation par rapport à ce qui s’est produit contre notre confrère Patient Akilimali de la radio Moto Butembo-Beni qui a été inutilement arrêtés par les forces de l’ordre et de sécurité alors qu’il détenait toutes ses pièces attestant qu’il est journaliste », estime Rachid Amouri Kasongo lors d’une émission synchro consacrée à cette journée.
par ailleurs, sur l’ensemble du territoire national, 110 cas d’attaques contre des journalistes ou des médias ont été recensé cette année par l’ONG Journaliste en Danger. Dans son rapport publié en marge de ce 03 mai, JED fait observer que ces cas se sont produits dans le contexte d’une triple crise : violence dans l’Est, pandémie de COVID-19 et rupture entre le Président Félix Tchisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila.
Jackson SIVULYAMWENGE